L’information en Lorraine avant 1800
La circulation orale et les « nouvelles à la main »
La circulation des nouvelles dans les villes et les campagnes peut emprunter les voies de l’écrit, mais elles demeurent rares pour les faits d’actualité, en comparaison des voies orales. Celles-ci peuvent être administratives (crieurs publics) ou religieuses (proclamations en chaire). L’information peut provenir de plusieurs sources : la rumeur publique, qui a besoin d’une validation pour être reprise ; les imprimés officiels, pour les textes législatifs par exemple ; la correspondance, souvent destinée à être partagée entre plusieurs destinataires ; des occasionnels, plaquettes imprimées ou placards, diffusant des informations sortant de l’ordinaire (un sacre royal) voire sensationnelles.
Les personnalités importantes, comme les évêques ou le roi Stanislas, duc de Lorraine, peuvent recevoir au XVIIIe siècle des « nouvelles à la main », un recueil régulier d’informations en provenance de Paris, copiées et envoyées sur abonnement.
Les almanachs
Les almanachs sont des publications annuelles qui apparaissent en Lorraine dès 1680 (Almanach pour l’an de grâce… 1680, Claude Teruet à Metz). À Nancy, l’imprimeur Jean-Baptiste Cusson obtient en 1720 le privilège d’éditer un almanach pour l’ensemble du duché,qu'il publiera jusqu’en 1731. Les almanachs contiennent un calendrier, calendrier agricole ou « des bergers » selon le lectorat visé, des renseignements administratifs (noms et adresses des fonctionnaires royaux, tribunaux etc.), des itinéraires, des informations d’ordre généalogique et diplomatique concernant la France et les pays étrangers, parfois quelques variétés ou énigmes. L’Almanach de Lorraine et Barrois, publié par J.-B. Leclerc puis Claude Lamort à Nancy à partir de 1762, traverse les régimes jusqu’à la période impériale.
Les affiches et journaux
La célèbre Gazette fondée par Théophraste Renaudot est imprimée à Metz de 1699 à 1751. Elle est ensuite remplacée par des Affiches hebdomadaires, sous le nom d’usage Affiches des Evêchés et de Lorraine, au contenu intéressant davantage la région. Son concurrent nancéien est le Journal de Lorraine et Barrois de Therrin, puis Journal de Nancy, imprimé chez Lamort à partir de 1778.
Enfin, on précisera que le Journal historique sur les matières du temps soit-disant imprimé à Verdun à cette période est en fait une publication de Luxembourg et le successeur de la Clef du cabinet des princes de l’Europe (1707-1716).