Histoires
Le Cri de Nancy
En 1908 paraît pour la première fois le Cri de Nancy, un journal satirique illustré, éphémère et humoristique. Il dresse les caricatures des personnalités locales.
Un journal humoristique
Le Cri de Nancy, « Gazette bi-mensuelle illustrée, humoristique et littéraire, absolument indépendante » paraît du 7 novembre 1908 au 15 mai 1909.
Le journal annonce dans son premier numéro qu’il « saurait tout et dirait presque tout », mais rassure immédiatement en précisant qu’il « amusera sans blesser personne ». Les 12 éditoriaux rédigés durant ses 6 mois de vie sont tous consacrés à « L’Entente Franco-Française », en référence aux différents accords diplomatiques ou militaires des grandes puissances de l’époque : l’Alliance Franco-Russe, l’Entente Cordiale...
L'Exposition de Nancy
Publié six mois avant le début de l’Exposition Internationale de l’Est de la France, qui se tient à Nancy de mai à octobre 1909 au parc Sainte-Marie, le Cri de Nancy veut dépasser les discordances politiques pour mieux participer à la mise en valeur de la région et à son rayonnement international. Un des dessinateurs de la revue, Pierre Roger Claudin, est d’ailleurs l’auteur de l’affiche officielle de l’Exposition.
Portraits de personnalités locales
Richement illustré, chaque numéro comporte plusieurs portraits doucement satiriques de personnalités nancéiennes appartenant à la sphère politique, artistique ou économique. Souvent en couleur et en pleine page, ces caricatures adoptent quasiment toutes la formule très utilisée d’une grosse tête posée sur un petit corps.
Ludovic Beauchet, maire de Nancy, Albert Papelier, Président de la Société Centrale d’Agriculture de Meurthe-et-Moselle, René Houlard, Président du syndicat de la boulangerie mais aussi Maurice Barrès de l’Académie Française ou encore Alfred Mézières, sénateur et académicien, sont ainsi portraiturés. Les articles qui leur sont consacrés adoptent un ton léger, gentiment ironique, mais toujours bienveillant. Si les articles sont de la plume de Sherlock Holmes, Virgile, ou Héliogabale, les éditos, à l’exception de l’avant dernier, sont quand à eux rédigés au nom de toute la rédaction et signés « Le Cri de Nancy ».
Des rubriques variées
La rubrique politique ne tient pas une place essentielle et se réduit parfois à une brève. Un poème de René d’Avril de l’Académie lorraine du Couarail, vantant les « beautés pittoresques des industries lorraines (…) sont susceptibles d’évoquer dans les âmes modernes », est édité à chaque numéro. Une fiction met en scène la statue de Stanislas descendue de son socle et découvrant les rues du Nancy de la Belle Epoque. Différentes rubriques sont consacrées aux menus faits de la vie locale : les mariages et fiançailles, les « échos et potins », la mode féminine mais aussi masculine à « Nancy la Coquette »…