Histoires

Le Voeu national

Le Voeu national est paru de 1848 à 1883. Il reprend les idées défendues dans son aïeul La Gazette de Metz, soutenant un patriotisme légitimiste français, sans jamais froisser les autorités allemandes présentes depuis l'Annexion en 1870.

Le Voeu national
1848-1883

La poursuite d'un idéal légitimiste

L’héritier de la Gazette

Le 1er juin 1848 paraît le premier numéro du Vœu National, descendant direct la Gazette de Metz. Le Vœu national reprend les idées légitimistes et catholiques de la Gazette, c’est-à-dire qu’il soutient le retour de la monarchie capétienne à la tête de la nation française. Il se distingue particulièrement sur ses positions contre Adolphe Thiers (Chef du pouvoir exécutif de la République française du 17 février au 31 août 1871, et Président de la Troisième République française du 31 août 1871 au 24 mai 1873) et contre le régime républicain français. Il est aussi fermement opposé au socialisme. L’un de ses actionnaires majoritaires était d’ailleurs la famille de Wendel, ainsi que d’autres grandes familles fidèles à la maison de Bourbon.

En décembre 1849, Victor Vaillant, littérateur et historien, devient le rédacteur-adjoint du journal. Il en devient le gérant en 1851. Ce trihebdomadaire est régulièrement salué pour sa plume fine. Les nouvelles de la politiques françaises sont transmises par La Correspondance de St-Chéron, une publication qui jouait le rôle d’agence de presse légitimiste et de feuille interne au parti légitimiste

Parmi ses collaborateurs réguliers, nous pouvons citer : 
-    le Comte de Puymaigre, qui écrivit sur l’histoire et la littérature ;
-    François-Michel Chabert, auteur de nombreux essais, notamment sur l’histoire de la ville de Metz, qui a rempli les colonnes de ses études historiques et archéologiques ;
-    A. Toutain et ses chroniques judiciaires ;
-    Léonce de Curel, déjà présent dans les colonnes de la Gazette de Metz.

 

Français mais discret

Après l’Annexion de l’Alsace-Moselle par l’Empire allemand, le journal accuse une chute importante des ventes à cause de la fuite des français mosellans. Pour ne pas se retrouver en faillite, le journal emprunte une voie éditoriale plus neutre, afin de ne pas contrevenir à la « dictature de Bismarck ». Bismarck appelle plutôt cela « le paragraphe de la dictature ». Pour contrôler les territoires annexés, il reprend certaines des politiques mises en place par Louis Napoléon Bonaparte, notamment sur la censure de la presse au nom de la sécurité publique.

« Le journal ne pourrait d’ailleurs aborder certaines questions politiques et religieuses sans courir beaucoup de risques coûteux ou mêmes mortels ; mais il maintient l’esprit qui a présidé sa formation, il défend comme jadis les principes sociaux, il fait entendre la note catholique et conservatrice ; enfin il est l’organe d’un noyau de fidèles et, sans être une vestale, il entretien le feu sacré sans le faire flamber comme il le voudrait. » Archives de l’Evêché de Metz, rapport de Victor Vaillant aux comités réunis du Vœu National et de l’imprimerie.
Le journal continue de survivre grâce aux dons de ses lecteurs pendant un temps. Mais en juin 1883, Victor Vaillant, qui n’a plus l’énergie pour traiter les problèmes financiers du journal, décide de partir à la retraite et le dernier numéro du Vœu National parait le 29 juin 1883.

 

Voir tous les numéros numérisés du Voeu National.

 

Sources :
-    Gressel, Valérie, Bibliographie de la presse française politique et d’information générale des origines à 1944, 57 Moselle, Bibliothèque nationale de France, Paris, 2009, 158 pages.
-    Roth, François, Le temps des journaux, Editions Serpenoise, Presses Universitaires de Nancy, 1983, 276 pages.
-    Barbé, Jean-Julien, Les journaux de la Moselle, Bibliographie et histoire, Imprimerie Lorraine, Metz, 1928, 72 pages.
- Wikipédia