Histoires

Cœurs Vaillants-Ames Vaillantes

Un groupe d’ecclésiastiques des fils de la Charité fonde le 8 décembre 1929 Cœurs Vaillants.
Journal fortement imprégné de religion, il s’affirme surtout comme journal de patronages, dont les membres portent une chemisette marron et un foulard vert et orange.
 

Cœurs Vaillants-Ames Vaillantes Cœurs Vaillants-Ames Vaillantes
1929-1981

Historique

Le 8 décembre 1929, l’Union des œuvres catholiques de France crée Cœurs vaillants, visant un lectorat âgé de 11 à 14 ans, vivier d'un mouvement d’Église, « Cœurs vaillants-Âmes vaillantes », créé en 1936.
Lors du premier rassemblement des lecteurs, au Trocadéro, le 30 avril 1931, est lancé le chant de ralliement : « C’est nous les petits de France » ! 
En 1934, le magazine compte déjà 360 000 lecteurs.
En 1937, on crée le magazine Âmes vaillantes, destiné aux filles.
Pendant l’Occupation, la revue est publiée clandestinement en zone occupée sous un autre titre puis interdite de publication temporairement en 1945.
De décembre 1945 à mai 1946, le magazine est remplacé par Tintin et Milou.
En 1963, édité par Fleurus Presse, les rédactions de Cœurs vaillants et Âmes vaillantes fusionnent et les revues prennent respectivement les noms de J2 Jeunes et J2 magazine, dont le premier « J » rappelle le jour de publication, le jeudi, qui est alors une journée sans école et souvent consacrée au catéchisme en France. 
Le magazine est rebaptisé Formule 1 en 1970 et cesse de paraître en 1981. 

Les séries d'Hergé

Le journal pour jeunes Cœurs vaillants est resté célèbre pour avoir été le premier à publier la bande dessinée Les Aventures de Tintin d'Hergé en France. Cependant, Hergé refusa de se plier au style qu'on lui proposait où chaque image devrait être commentée d'un texte à la manière des images d'Épinal ou de Christophe décrivant ce qu'on pouvait fort bien comprendre sans lui grâce aux phylactères, et dispersant l'attention du lecteur.
Les éditeurs, de leur côté, arguent que les « histoires à ballons », comme on les nomme à cette époque, appauvrissent le vocabulaire narratif.
Par ailleurs, ils se montrent perplexes sur ce personnage de Tintin qui n'a pas de famille et ne semble pas vraiment travailler (journaliste, on ne le voit par exemple jamais à son bureau). Est-ce un exemple pour la jeunesse ?
Un compromis sera trouvé par Hergé via la création d'autres personnages (Jo, Zette et Jocko, dont la famille est jugée plus conforme aux normes du moment), en échange du renoncement au texte explicatif de chaque image.

 

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SOURCES
Raymond PERRIN – Fictions et Journaux pour la jeunesse au XXe siècle – L’Harmattan, 2014