La Sentinelle des Vosges est un journal politique qui parut à Épinal entre 1831 et 1833.

La Sentinelle des Vosges
1831-1833

La Sentinelle des Vosges : journal politique, littéraire, d'agriculture, d'industrie et d'annonces

Le premier numéro de La Sentinelle des Vosges, journal bi-hebdomadaire, paraît le 20 février 1831 à Épinal. Il est d’abord imprimé par Pierre-Hippolyte Faguier puis, par Nicolas Pellerin. L’édition de ce journal se met en place dans un contexte politique particulier. En effet, la Révolution de 1830, avec l’instauration de la Monarchie de Juillet, amène la petite bourgeoisie à développer des idées libérales, voire radicales. Les partis hostiles au pouvoir commencent alors à publier leurs idées. C’est dans ce contexte que la presse d’opinion se développe dans le département des Vosges.

 

Journal républicain

La Sentinelle des Vosges a été inspirée par des personnalités républicaines comme Joseph Mathieu, Léopold Turck et Jean-Joseph Lesergent, ce qui inquiéta le préfet du département car le journal était publié par les républicains locaux les plus virulents. En effet, La Sentinelle des Vosges s’opposait violemment au gouvernement de Casimir Périer, président du Conseil et ministre de l’Intérieur, qui refusait de souscrire aux idées républicaines. Casimir Périer n’hésitait pas à imposer sa volonté au roi et à réprimer les révoltes et les émeutes parisiennes.


Le journal représente l’opposition radicale et devint l’organe de presse préférés des républicains des Vosges, des carbonaristes, membres d’une société secrète dérivée de la franc-maçonnerie, des membres de "Aide-toi, le ciel t'aidera", autre société secrète à tendance libérale, et de l’Association nationale pour l’expulsion perpétuelle de la branche aînée des Bourbons.
Le journal s’intéressait aux problèmes nationaux et internationaux, aux affaires locales mais également à la vie du parti républicain.


La Sentinelle des Vosges avait un faible tirage : environ une dizaine d’exemplaires. Toutefois, le journal était diffusé dans des lieux stratégiques où le lectorat était favorable aux idées nouvelles, et susceptibles d’être lu dans des cercles de discussion dédiés à la politique. Le journal comptait 67 abonnés répartis sur 33 communes.

 

Journal éphémère

Le journal eut une durée de vie assez courte. Du fait de son opposition à la politique en place, il subit de fortes pressions de la part du gouvernement. À l’automne 1832, La Sentinelle des Vosges connaît des difficultés financières. Il est finalement interdit par les pouvoirs publics le 15 mai 1833.

 

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Sources

Alexandre, Philippe, Histoire abrégée de la presse périodique dans le département des Vosges 1772-1992, Université de Nancy II, 1992
Alexandre, Philippe, "De l’almanach civique au quotidien départemental", dans les Annales de l’Est, 2000, n° spécial, p. 245-268
Alexandre, Philippe, La presse dans les Vosges, vol. 1, 1821-1871, 1983

Casimir Périer. Encyclopaedia Universalis France, disponible à l’adresse : https://www.universalis.fr/encyclopedie/casimir-perier/ [consulté le 20/03/2019]