Histoires

Le Courrier des Vosges

Le Courrier des Vosges fut le moniteur officiel du département de 1852 à 1870.

Le Courrier des Vosges
1852-1870

Le Courrier des Vosges : moniteur du département

Créé avec l’appui du préfet en 1852, il s’agit de la seule publication d’information générale et politique du département sous le Second Empire. Les autres journaux avaient dû cesser leur activité sous la pression des pouvoirs publics. Le Courrier des Vosges fut le premier journal à se moderniser, notamment en augmentant son format et en créant une rubrique d’informations avec des réclames illustrées. Les articles du journal sortaient directement des bureaux de la préfecture. Si ce n’était pas le cas, ils devaient être validés par le préfet et porter la mention « Lu et approuvé : le Préfet des Vosges ».


Malgré un financement important, le Courrier des Vosges était déficitaire. Léon Venzac, co-gérant du journal, estimait que la concurrence des journaux de Nancy en était responsable. À ce titre, il sollicita des aides.
Le journal comptait 750 abonnés en 1852. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter jusqu’en 1855, où il atteint 1432 abonnés. Après 1863, une chute spectaculaire s'opère et en 1866, il n'y a plus que 900 abonnés. Cette baisse s’explique par un mécontentement croissant à l’égard du régime politique.

Organisation du journal

Le journal était imprimé par Alexis Cabasse, ancien imprimeur du Journal des Vosges, et géré par Charles Beaurain qui ne participait pas à la rédaction. Les rédacteurs du Courrier des Vosges étaient Pierre-Antoire-Eugène Regnault dit d'Epercy, le préfet, Charles Charton, chef de division à la préfecture, et son fils, avocat. Suite au renvoi de Charton et à la démission de Beaurain, Alexis Cabasse racheta le journal et s’associa à Léon Venzac. Ce dernier était fonctionnaire et fut directeur du Propagateur vosgien, journal d’agriculture, d’horticulture et de viticulture. Alexis Cabasse fut remplacé en 1863 par Oudry Forfillier, puis par Fricotel, imprimeur spinalien.

Les annonces judiciaires

L’annonce judiciaire devint un instrument de pression et de répression politique sous le Second Empire. Grâce au décret du 7 février 1852, le préfet des Vosges pouvait attribuer leur publication au journal qu'il désirait, et il en donna l’exclusivité au Courrier des Vosges. Il favorisa ainsi l’organe de presse de la préfecture. Les concurrents du journal, et notamment le Journal des Vosges, protestèrent contre le tort qui leur était fait. Le préfet révisa donc sa décision en publiant un arrêté accordant aux journaux des chefs-lieux la publication de ces annonces lorsqu’elles concernaient leur arrondissement.

 

Les feuilletons

Les feuilletons ont permis à des écrivains locaux de se faire connaître ou de populariser des œuvres jusque-là inaccessibles. Le journal publia par exemple les Légendes vosgiennes de Charles Charton en 1852.

Au début du Second Empire, le journal introduisit le jeu dans ses colonnes. On retrouve ainsi dans les pages du Courrier des Vosges des charades et des énigmes.


La fin du journal

Le journal cesse son activité en 1870 après le début de la guerre franco-prussienne.

 

Voir tous les numéros numérisés du Courrier des Vosges.

 

Sources

Alexandre, Philippe, Histoire abrégée de la presse périodique dans le département des Vosges 1772-1992, Université de Nancy II, 1992
Alexandre, Philippe, "De l’almanach civique au quotidien départemental" dans les Annales de l’Est, 2000, n° spécial, p. 245-268
Alexandre, Philippe, La presse dans les Vosges, vol. 1 : 1821-1871, 1983