Le Lorrain, journal des Catholiques de langue française.

Le Lorrain
1883-1945

Le Lorrain écho de Metz et d'Alsace-Lorraine : journal politique, religieux, littéraire, agricole et commercial

Succédant au Vœu National, Le Lorrain parut entre 1883 et 1945.
 

Le Lorrain et la religion


Le Lorrain est placé sous l’autorité de l’évêque de Metz, dirigé et rédigé par des prêtres. Il met donc en avant la religion catholique, sans aucune concession. Intransigeant envers les autres religions, il ne refuse pas les polémiques.
Après la victoire de 1918 et la restitution de l’Alsace-Moselle, le journal monte la garde autour du « statut local ».
Dans de nombreux domaines, Le Lorrain se situe dans la tendance conservatrice mais son hostilité au Front Populaire, aux mouvements sociaux le classe plus à droite que La Croix.


La culture catholique française est fort bien représentée par Le Lorrain. Elle influence ses références, les évocations de certains saints, des  pèlerinages.
Le journal publie un supplément, La Croix de Lorraine, destiné aux lecteurs de la campagne ; on y trouve des nouvelles, des textes amusants, des anecdotes qui s’inscrivent dans un double calendrier, celui de la nature rythmé par les saisons et celui des grandes fêtes religieuses.


Le Lorrain et le pouvoir.

L’adversaire tenace du régime allemand.

Le Lorrain n’a jamais mis en cause ouvertement le pouvoir établi  et affichait à l’égard de la personne de l’Empereur le plus grand respect.
Mais le journal fut rapidement perçu comme « français, clérical, anti-allemand ». Garant de l’esprit français, il oeuvrait à maintenir les relations avec l’ancienne patrie.
Le journal n’hésitait jamais à critiquer tout ce qui allait dans le sens de la germanisation par l’administration.
Malgré tout ce qu’on lui reprochait pourtant, Le Lorrain survécut.
À partir de 1905, parut un hebdomadaire, Le Patriote Lorrain. Il publia, à l’intention de lecteurs de la campagne, de savoureux articles en patois, pétillants de  malice où des personnages dialoguaient, s’invectivaient et tournaient en ridicule les Allemands qualifiés de Bei uns (chez nous) parce qu’il répétaient sans cesse « chez nous, chez nous en Allemagne… ». On souhaitait à la fois ne pas se faire comprendre des Allemands et montrer l’importance du patois pour les gens du cru.
Le Lorrain était placé en tête des publications dangereuses à interdire en cas de guerre. Aussi ses journalistes furent-ils arrêtés le 31 juillet 1914 et assignés à résidence en divers lieux d’Allemagne.

 

Le Lorrain dans la République (1919-1940)

Le 1er janvier 1919, le quotidien reparaît sous sa forme antérieure. Le Lorrain eut une position ambigüe : à la fois célébrant le retour à la France il montrait son attachement à la Patrie et marquant son opposition face à la gauche laïque et son regret de l’affaiblissement de l’autorité et des abus du parlementarisme.
Le Lorrain combat les partis de la gauche et les organisations qui les soutiennent, les francs-maçons, la Ligue des Droits de l’Homme, les syndicats ; il est hostile aux gouvernements de gauche et notamment au  Front Populaire. Il reste le principal soutien de l’Union Républicaine Lorraine au niveau local.

 

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Sources

François Roth, Le Temps des journaux, PUN, Editions Serpenoise, 1983
Valérie GRESSEL, Bibliographie de la presse française politique et d’information générale des origines à 1944 : 57-Moselle, Bibliothèque nationale de France, 2009