Le Messin

Naissance d'un journal en pleine annexion

Le journal, installé rue des Clercs à Metz, affirme clairement une volonté de défense de la culture française dans une ville alors annexée par les Allemands depuis 1870. La rédaction est longtemps assurée par un seul journaliste portant le titre de rédacteur en chef, assisté de collaborateurs épisodiques. Sans être anticlérical, le journal attaque néanmoins sans ménagement les ingérences du clergé dans les affaires politiques.

Le Messin devient un journal républicain

Interrompu pendant la Première Guerre mondiale, il reparaît en 1919. La direction passe entre les mains d’un Français dit « de l’intérieur », Henri Ferrette, avocat meusien et député. Il oriente le journal dans un sens polémique et anti-régional contre les hommes politiques de langue allemande et les Alsaciens.

Le journal, de « libéral »,  devient « républicain », défendant une ligne nationale en phase avec l’élan patriotique et tricolore qui prône le démantèlement de l’Alsace-Lorraine. Les partisans des Soviets et les syndicats ouvriers font l’objet d’attaques régulières et le « Cartel des Gauches » n’est pas épargné non plus.

La fin du journal

Au moment du Front Populaire, les grèves de 1936 sont condamnées et les hommes tels que Léon Blum sont qualifiés de « néfastes » ou de « sinistres » par des éditorialistes hostiles. Cette orientation vers la droite fait perdre au Messin de nombreux lecteurs et, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, son lectorat a diminué de 40%, tandis que son concurrent direct Le Républicain lorrain,  fondé en 1936 par Victor Demange, repère immédiatement les opportunités. Le Messin cesse de paraître en 1947.

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Sources

Roth François, Le Temps des journaux, PUN, Editions Serpenoise, 1983

Gressel Valérie, Bibliographie de la presse française politique et d’information générale des origines à 1944 : 57-Moselle, Bibliothèque nationale de France, 2009