Histoires

L'Éclair de l'Est

Le 11 novembre 1905 paraît le premier numéro de "L’Éclair de l’Est". Il fait suite au Libéral de l’Est, rapporte le lendemain L’Est Républicain, et va occuper avec ce dernier l’espace de l’information quotidienne de Meurthe-et-Moselle de 1920 jusqu’en 1949.

L'Éclair de l'Est
Un journal conservateur et de tendance cléricale

L'Éclair de l'Est

Le quotidien est fondé avec l’appui du trust de journaux catholiques de province « Presse Régionale » créé par l’industriel du Nord, Paul Féron Vrau. Se joignent à ce plus gros actionnaire, des personnalités parmi lesquelles Henri Deglin, François de Wendel, Maurice Barrès, l’écrivain René d’Avril (de son vrai nom Léon Malgras) et Pierre André, député de Meurthe-et-Moselle, et des ecclésiastiques dont l’évêque nancéien Turinaz.  
Les grands thèmes du titre s’apparentent à ceux de la majorité de la presse lorraine : la grandeur nationale, l’armée, la suspicion d’un plan allemand d’invasion. Politisée et partisane, son identité catholique est très marquée jusqu’en 1914.
Paul Sordoillet, qui fut imprimeur, librairie et ancien directeur du Courrier de Meurthe-et-Moselle est directeur du journal jusqu’en 1934. A partir de 1925, Louis Marin, chef de la Fédération Républicaine – la droite nationaliste -, contrôle en plus hauts lieux la publication, suivi d’autres personnalités du même bord politique qui imposent Émile Meyer en 1934 comme sous-directeur à Paul Sordoillet. À la mort de ce dernier, il reprend le poste jusqu’en 1940 puis de 1944 à 1948.

L'Éclair de l'Est
Un demi siècle de développement

L’Éclair de l’Est publie jusqu’à cinq éditions de 1905 à 1918

Il publie également L'Almanach de l’Éclair de l'Est chaque année. Il reprend aussi la publication hebdomadaire Le petit lorrain, diffusé auparavant par Le Libéral de l’Est.

À sa création, le journal est situé rue du Manège. L’imprimerie va y rester, tandis que l’administration déménage en 1907 au 3, rue Carnot, où d’importants travaux architecturaux en 1922 mettent en valeur et modernisent les locaux.

Le premier conflit mondial met un coup d’arrêt à de nombreuses publications. Le journal, quant à lui, résiste mais doit faire face à de lourds problèmes financiers et de diffusion, malgré le rachat du quotidien spinalien Le Télégramme des Vosges en 1924. 

S’ajoutent à cela, de forts conflits internes au conseil d’administration. Néanmoins, une issue positive paraît en 1930 avec une trésorerie équilibrée.

Quelques jours avant l’offensive allemande du 10 mai 1940, le ton du billet d’Émile Meyer donne aux lecteurs une vision encore optimiste du journal. On y lit que « la grande bataille s’engage : celle qui verra la fin du germanisme destructeur ». La publication perdure jusqu’au 15 juin soit 1 jour après L'Est Républicain avant de se saborder pour toute la durée du conflit : c’est le titre Nancy Presse, bulletin d’informations locales, qui prend durant quelques semaines la suite des deux quotidiens.

Si L’Est Républicain ressuscite et se maintient après la seconde guerre mondiale, L’Éclair de l’Est survit mais cesse de paraître en 1949 : « Un accord interviendra avec L’Est Républicain pour l’édition d’un journal du dimanche sous le titre : Dimanche-Éclair. En 1962, le journal cède la place à L’Est Républicain Dimanche. La société de l’Est Éclair est alors dissoute ».[1]

[1] Les Quotidiens lorrains d’expression française pendant l’entre-deux-guerres (1919-1939) / Jérôme Estrada de Tourniel. 

 

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