Le beau ou le mauvais temps

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Les observations météorologiques mensuelles

À la fin des années 1780, la Société royale de médecine entame une enquête sur les conditions météorologiques en France. Les critères évalués sont la pression atmosphérique, la température, le taux de précipitations, le taux d’humidité, le vent et l’état du ciel. Un tableau reprenant les moyennes mensuelles sur cinq ans est publié. C’est à la même époque qu’apparaît la première mention de la météorologie dans les journaux lorrains. Les nouveaux instruments météorologiques « présageant le beau ou le mauvais temps, la neige, les vents & les gelées blanches, annonçant les orages & même leurs forces plus ou moins grandes, 24 heures avant qu’il ne tonne » (Affiches des Trois-Évêchés, 20 avril 1780, p. 4) y sont détaillés. Point de prévisions mais des « Observations météorologiques » publiées chaque mois et qui se présentent sous la forme de tableaux à plusieurs colonnes reprenant la mise en page de ceux établis par la Société royale de médecine. Pour chaque jour, il est indiqué les relevés du thermomètre et du baromètre avant le lever du soleil et à 14h. De même, l’origine des vents dominants, l’état du ciel et la pluviométrie sont inscrits avec plus ou moins de précisions. Enfin, la dernière ligne du tableau donne les moyennes mensuelles de chaque critère.

Une météorologie agricole

La multiplication des sujets sur la météorologie dans la presse ancienne procède du développement des expériences scientifiques et de l’apparition de nouveaux instruments de mesures. Mais, cette multiplication est lente. Est-ce dû au « peu de confiance qu’on a dans [les] résultats & du petit nombre des amateurs qui s’y appliquent » (Affiches des Trois-Évêchés, 13 octobre 1782, p. 3) ? Pourtant, la météorologie est utile car elle permet la « conservation de notre existence » (cf. ci-dessus). L’observation du ciel donne la possibilité de prévoir les conditions météorologiques des saisons à venir et est donc profitable à l’agriculture et au commerce – les embarcations étant dépendantes des vents. D’ailleurs, les conséquences des conditions météorologiques sur les cultures sont les plus observées. Il en est toujours fait mention dès qu’un épisode de grand froid, de canicule ou encore d’orages violents est rapporté. Par exemple, la chaleur jugée excessive pour l’époque (26 degrés) du mois de thermidor (19 juillet – 18 août) de l’an 1 (1793) a fait périr des hommes et des animaux, a fait griller [sic] les légumes dans les jardins et dans les champs, a fait naître des chenilles par centaines, a desséché les fruits… (Journal des départements de la Moselle, de la Meurthe, de la Meuse, des Ardennes et des Vosges, 2 septembre 1800, p. 4). Quelques années plus tard, l’épisode de sécheresse du mois de thermidor (19 juillet – 18 août) de l’an 11 (1803) a « permis de faire les moissons avec tranquillité et abondance ; mais elle a nui à celle des avoines et ôtera de la quantité à la récolte des vins » (Journal des Départements de la Moselle, de la Meurthe, de la Meuse, des Ardennes et des Vosges, 12 septembre 1803, p. 4).  Certains journaux n’hésitent d’ailleurs pas à parler de « météorologie agricole » (L’Espérance : courrier de Nancy, 12 juillet 1854, p. 3). 

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Les premiers bulletins météorologiques

La Société météorologique de France est créée en 1852. Deux ans plus tard, Urbain le Verrier, directeur de l’Observatoire de Paris, convainc Napoléon III de créer un service météorologique. Il met en place un vaste réseau de stations météorologiques à l’échelle du territoire qui communiquent entre elles par le nouveau télégraphe électrique. C’est à ce moment que l’on voit apparaître des bulletins météorologiques dans les journaux. Publiés le lendemain voire le sur-lendemain des mesures, ils rassemblent les informations essentielles : taux de pression atmosphérique, nombre de degrés minimum et maximum, orientation des vents, état du ciel tel que beau, nuageux ou encore pluvieux (Le Moniteur de la Moselle, 17 juillet 1864, p. 3). Peu à peu, une section météo est incluse dans les journaux. Celle-ci s’intitule « Le temps qu’il fait » dans L’Est républicain (L’Est républicain, 16 juillet 1899, p.1) puis « Le temps probable » (L'Est républicain, 26 août 1950, p.4). Dans Le Messin, il s’agit simplement d’un « bulletin météorologique » situé à la toute fin du numéro (Le Messin, 27 septembre 1892, p. 4). En revanche, aujourd’hui ou auparavant, on se plaignait déjà de la météo ! « La boue ici, la poussière là-bas ! […] d’étranges bizarreries de température ! » (Le Vœu national, 27 avril 1853, p. 3).