La guerre continue
Les combats se poursuivent à l'Est, avec des foyers de résistance ennemis à Lunéville et à Metz.
Dans de nombreux journaux de l'époque, une nouvelle rubrique voit le jour : Les communiqués de guerre. Cette rubrique offre aux lecteurs un aperçu des développements sur le front, de l'avancée des troupes alliées et des opérations militaires en cours. Nous pouvons y lire que la libération de Nancy était avant tout stratégique. Située au cœur de la région, Nancy est un point de convergence pour les communications et les transports, et permet de contrôler l'accès à d'importantes voies de ravitaillement et de renforts pour les troupes allemandes. En tant que plaque tournante du ravitaillement des troupes américaines, la position de la ville est cruciale pour fournir non seulement des denrées alimentaires, mais aussi des armes et des renforts vitaux pour les alliés. Sa libération ouvre la voie à la progression des forces alliées vers le reste de la Lorraine, ainsi qu'à la fin de l'occupation nazie dans cette région.
Malgré la joie provoquée par la libération de Nancy, le contexte économique et social rappelle que la guerre est toujours présente. Les tickets de rationnement restent en vigueur jusqu'au 1er décembre 1949, signes tangibles pour les citoyens que les difficultés qu'ils vivent depuis 1941 ne sont pas encore derrière eux. Chaque jour, les produits sont attribués en fonction d'un certain nombre de tickets de rationnement. Les pénuries sont fréquentes, notamment concernant le blé. Les agriculteurs sont exhortés à contribuer de toutes leurs récoltes pour le bien collectif. Dans les journaux, une dénonciation cinglante du rationnement commence à s'exprimer, pointant du doigt les agissements des occupants qui ont puisé dans les réserves françaises pour se nourrir tandis que la population locale devait se contenter de ressources limitées.
Bientôt, les journaux sont confrontés à un problème similaire. La pénurie de papier sévit, entraînant un rationnement draconien du papier pour les journaux. Ces derniers sont contraints de réduire leurs pages, de passer à une parution hebdomadaire plutôt que quotidienne, et à imprimer sur des formats plus petits. Cette situation de pénurie a très probablement contribué à la disparition de certains journaux, faute de moyens pour continuer leur publication. Cela a également propulsé L'Est Républicain au premier plan des ventes, en raison de sa capacité à surmonter plus facilement les obstacles économiques grâce à ses ressources plus importantes.