Le traitement de la collaboration
Se posent alors les problèmes de collaboration. Dès la libération, des mesures ont été prises pour identifier et punir les collaborateurs. Des comités de purification ont été créés pour enquêter sur les activités des individus pendant l'Occupation. Les collaborateurs identifiés étaient souvent soumis à des procès et à des sanctions, allant de la dégradation publique à la peine de mort pour les cas les plus graves. Toutes les femmes accusées de « collaboration horizontale » avec l’occupant sont dès lors tondues, sans réel procès, ou même réelle accusation. Cependant la manière et la forme a été source de dispute populaire que nous pouvons retrouver dans les journaux : dans l'Éclair de l'Est, par exemple, une rubrique nommée "l'Épuration" indique sans confidentialité les noms et lieu d'habitation des personnes identifiées et poursuivies.
Dans Le Réveil Ouvrier, la CGT revendique fièrement sa participation active à la résistance pendant les sombres jours de l'Occupation. De surcroît, elle exige ardemment l'instauration d'une démocratie sociale, où les droits et les intérêts des travailleurs sont respectés et défendus avec vigueur. Dans un appel sans équivoque, la CGT réclame également que les traîtres, ceux qui ont collaboré avec l'ennemi, soient sévèrement châtiés.
L'Est Républicain prend position contre la discrimination individuelle et dénonce fermement les chasses aux traîtres qui ont collaboré avec l'ennemi. La justice doit être la seule à décider du sort de ces personnes, plutôt que de les livrer à la vindicte populaire.