La fin du calvaire lorrain

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En novembre et décembre 1944, les prémices de la fin de la guerre se dessinent lentement mais sûrement. Quand La Croix de Lorraine, annonce  le 26 octobre la libération de Metz , la nouvelle résonne comme une victoire décisive. Les Alliés remportent bataille après bataille, tandis que les forces allemandes semblent s'affaiblir progressivement. La Lorraine, autrefois meurtrie par l'occupation, commence timidement à se reconstruire. 
Cependant, c'est la libération de Strasbourg qui marque un tournant majeur. La nouvelle de cette victoire, accueillie avec une joie exubérante dans toute la Lorraine, est perçue comme le signe tant attendu de la fin imminente de la guerre, non seulement en Lorraine, mais aussi dans toute la France. À Paris, la foule en liesse chante "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine".  Les cloches des églises sonnent à nouveau. Les soldats alliés ont combattu avec férocité pour déloger l'ennemi de chaque ville, de chaque village.

Alsa-lorraine
La Croix de Lorraine du 09/12/1944

Les rues de Nancy, de Metz, et de tant d'autres villes, résonnent maintenant des cris de victoire et de joie. Les drapeaux tricolores flottent fièrement aux fenêtres, témoignant de la détermination inébranlable du peuple lorrain à défendre ses valeurs et sa liberté. Les journaux, unanimes dans leurs éloges, saluent l'unification retrouvée de la Lorraine et célèbrent avec ferveur le retour à une « vraie France », loin de l’occupant. La résistance, longtemps méprisée et opprimée, est désormais acclamée dans les rues. C'est dans une atmosphère de liesse et de soulagement que les habitants sortent en masse pour célébrer la victoire et pour témoigner leur reconnaissance à ceux qui ont lutté pour la liberté et la dignité de tous.  

La reconstruction de la France prend alors un nouvel élan, soutenue par l'approbation unanime des journaux qui encouragent activement les femmes à assumer leur nouveau devoir citoyen : celui de voter. En cette année 1944, l'extension du droit de vote aux femmes représente l'une des avancées cruciales pour tourner la page du régime de Vichy et rétablir les principes républicains. Sous l'impulsion du général de Gaulle, une déclaration historique est faite : l'égalité des droits politiques entre hommes et femmes est proclamée. Dans La Croix de Lorraine du 17 décembre, cette avancée majeure est non seulement saluée, mais également présentée comme une nécessité absolue pour la France et la foi chrétienne. À travers ces lignes, les journaux soulignent l'importance capitale de l'inclusion des femmes dans la vie politique du pays et du fait qu’elles doivent toutes s'inscrire sur les listes électorales à partir de leur majorité, à l’âge de 21 ans.

 À Nancy, une liberté totale de circulation piétonne est désormais autorisée, tandis qu'à Lunéville, certaines rues voient renaître leurs commerces. La fin de la guerre se fait ressentir progressivement, même si son souvenir reste encore vif dans les esprits. À l'occasion des festivités de Noël, le couvre-feu, initialement fixé à 19 heures, est prolongé jusqu'à 2 heures du matin. C'est une véritable bouffée d'air frais pour la population, qui peut enfin savourer ces moments de réjouissance dans une atmosphère de liberté retrouvée.

Dans les rues, les sourires se font plus nombreux, les regards plus légers. C'est un véritable soulagement pour tous de pouvoir enfin se déplacer librement et de partager ces moments de bonheur avec ses proches. Cette fois-ci, l'heure est véritablement aux longues réjouissances, signe que la paix et la prospérité commencent à prendre racine. 

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