Les journaux à Nancy entre 1795 et 1870

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Le Journal de la Meurthe


Dans le bouillonnement éditorial de la Révolution paraît en 1797 le premier numéro du Patriote de la Meurthe, une publication de Thiébaut et Duplan au ton très radical. Adouci, il prend le nom définitif de Journal de la Meurthe un an plus tard, et se transforme en organe quasi officiel de la préfecture du département de la Meurthe sous l’Empire avant de reprendre un ton critique vis-à-vis de la Restauration.
Des journaux spécialisés apparaissent alors, comme Le Bon Cultivateur (1821-1985) dans le domaine agricole, Le Spectateur de la Lorraine (1825-1826) ou Asmodée (1846-1848), des feuilles culturelles. Mais, pour lire des journaux d’information concurrents, il faut attendre la Monarchie de Juillet avec le Patriote de la Meurthe (1835) puis L’Espérance : courrier de Nancy (1840-1898), un quasi-quotidien catholique libéral.
Dans les villes du département, on constate une floraison éphémère de feuilles d’annonces autour de Toul, Lunéville, Pont-à-Mousson, Château-Salins, inspirées par les sous-préfets, mais le lectorat de ces périodiques n’est malheureusement pas suffisant pour en maintenir l’édition plus de quelques années.

Pendant la période Napoléonienne et la Restauration,

les journaux sont sous le contrôle de la préfecture, et la censure provoque une restriction des contenus : les journaux subissent le cautionnement : ils doivent déposer à l’avance de l’argent permettant de payer les pénalités éventuelles. 

La proclamation de la République en février 1848 fait sauter les contraintes et plusieurs journaux sont fondés. Un simple enregistrement suffit pour faire exister un journal. Mais la presse est de nouveau placée sous surveillance pendant le Second Empire, après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, et on observe peu de résistance car l’opinion publique est favorable aux modérés puis au prince-président. Les journaux subissent régulièrement des avertissements, et le Patriote de la Meuse est suspendu le 6 décembre 1851. 

Il en va de même dans les autres départements : La Sentinelle des Vosges, très anti-gouvernementale, est interdite en 1833. L’un des moyens de contrôle est d’ordre financier : le préfet attribue les annonces légales, un journal qui en est privé peut mourir comme Le Journal des Vosges. 

Plusieurs sensibilités concurrentes s’expriment malgré tout au cours de la période, reflétant les débats politiques du temps : 

On observe à Nancy un renouveau catholique au milieu du XIXe siècle, notamment avec L’Espérance : Courrier de Nancy. Les moindres interventions du pape sont commentées, les actes du Saint-Siège sont publiés. Le journal lance d’ailleurs une souscription en faveur de Pie IX puis pour l’armée pontificale. Dans d’autres départements, on voit apparaître une presse anticléricale qui s’oppose à la presse catholique : en Moselle, L’Indépendant critique par exemple les positions de l’Evêque Dupont des loges.

Certains journaux sont institués ou contrôlés par les régimes en place pour prévenir les oppositions : c’est le cas du Moniteur de la Meurthe. On assiste pourtant à la naissance de journaux qui ne s’affichent pas encore comme républicains mais s’opposent au régime, notamment Le Progrès de l’Est, fondé en 1870 à Nancy, qui préconise le non pour le plébiscite de 1870.

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