L'essor de la presse satirique sous la Monarchie de Juillet : Grandville, « roi de la caricature »

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Naissance de la presse moderne

Parmi les origines de la révolution de juillet 1830, qui a vu Louis-Philippe d'Orléans monter sur le trône à la place du dernier frère de Louis XVI, dans un esprit de monarchie « bourgeoise » et parlementaire à l'anglaise, se trouvent les ordonnances de Charles X réprimant la liberté de la presse. En réaction, la Monarchie de Juillet octroie, jusqu'en 1835, une très grande liberté d'opinion et de ton aux organes de presse. C'est la naissance de la presse moderne : Émile de Girardin et son quotidien La Presse (1836), Armand Dutacq avec le quotidien Le Siècle (1836) proposent une presse d’information à bon marché financée par des ressources publicitaires. En 1848, on compte plus de 200 journaux et 450 clubs de lecture uniquement à Paris.

À Nancy, le Patriote de la Meurthe, qui devient ensuite Journal de la Meurthe, est le premier journal d’information politique à paraître, à compter de 1797. Il est suivi de L’Impartial (1839), L’Espérance (1840), du Progrès de l’Est (1870), puis de L’Est républicain (1889).

Grandville, le « roi de la caricature »

Le « roi de la caricature », aux côtés de Charles Philipon (1800-1862) et Honoré Daumier (1808-1879), est le Nancéien Jean-Jacques Grandville (1803-1847). Ses charges violentes et pleines d’esprit contre le régime et contre Adolphe Thiers lui créent autant de succès que de problèmes avec la police. Très meurtri par le rétablissement de la censure en 1835, il se détourne ensuite de la caricature politique pour l’illustration.

En 1831, travaillant à des séries pour La Caricature, il s'en prend de manière cinglante à ses bêtes noires : Casimir Perier, président du Conseil, et forces de l'ordre, qui répriment les oppositions et perturbent le travail des journalistes. Il fait de Périer et du préfet de police les deux protagonistes principaux du convoi mortuaire réuni pour « enterrer la liberté », où les idées républicaines sont menées au tombeau par l’Église et les politiques corrompus.