Caricature sociale et sociétale
Conquêtes de droits pour les femmes
La Première Guerre mondiale a apporté aux femmes des éléments d’émancipation, différemment perçus dans les villes et les campagnes et assortis de nombreuses différences nationales. Parce qu’elles ont œuvré aux mêmes tâches que les hommes, les femmes réclament d’accéder au droit de vote et à l’émancipation dans leur vie quotidienne : statut juridique, monde du travail, choix des loisirs, libération du corps… Mais aucun n’est accordé dans l’immédiat après-guerre : après avoir remplacé les hommes dans les champs et les usines, elles sont priées de regagner leurs foyers. La Française reste une mineure, soumise à l’autorité parentale, et ne conquiert ses droits civiques que dans la deuxième moitié du xxe siècle.
Lutte pour le droit de grève et les congés payés
Les sous-agents et agents publics, salariés administratifs, dont la situation n’a pas évolué depuis la Monarchie de Juillet, protestent de devoir donner « des preuves non équivoques de fidélité aux institutions républicaines » afin d’être promus (circulaire Combes, 1902). L’ « affaire des fiches » qui éclate dans l’armée en 1904, visant à classer politiquement et religieusement, puis le refus d’accorder le droit de grève aux fonctionnaires causent un nouveau mouvement de ressentiment.
Bien que le projet de loi tendant à instituer des vacances obligatoires et payées pour tous les travailleurs français soit repris et soutenu par le Bureau international du Travail, les congés payés ne sont généralisés et légalisés qu’en 1936, sous le Gouvernement du Front populaire.